Quels vêtements porter en randonnée : le système 3 couches

Les différentes couches de vêtements

Quels vêtements porter lors de mes randonnées ?

Je vous propose déjà de vous poser la question "quel randonneur suis-je ?" 

  • Je ne fais pas de sortie si la météo est incertaine.
  • J’arpente la campagne, la moyenne ou haute montagne ?
  • Je pars pour quelques heures, une journée ou plusieurs jours ?
  • Je pratique des randonnées classiques ou sur des voies parfois très compliquées à la limite de l’escalade ?
  • Je ne pratique qu’en vacances, occasionnellement ou dès que je peux ?…

 

J’évoque ce point car au fond, pourquoi vouloir à tout prix être étanche pour partir quelques heures en campagne lorsqu'il fait beau ? à quoi bon s’équiper d’un pantalon renforcé et lourd si je prends des sentiers accessibles à tous ? à contrario, partir en moyenne montagne pour la journée lorsqu'il fait beau ne signifie pas qu’il ne faut pas prévoir un coupe-vent et un vêtement chaud…

Il faut un peu de pragmatisme pour guider son choix et son investissement et également bien garder à l’esprit quelques principes :

  • Sous l’effort, la température corporelle augmente rapidement.
  • A l’arrêt, moins votre transpiration aura été évacuée, plus vous aurez froid.
  • Les jambes et bras ont moins besoin de protection thermique que le tronc et les extrémités.
  • Préférez en cas de doute un coupe-vent et/ou déperlant fréquemment utile plutôt que de vouloir être étanche (ce qui ne s’arrête pas à la veste : pensez au pantalon, sac à dos, chaussures etc.)

 

Maintenant, pour vous aider à y voir un peu plus clair, nous allons aborder le principe de base qu’est le système 3 couches.

 

La première couche ou couche de base :

En contact direct avec la peau, c’est une couche fondamentale. Son rôle premier est de transférer l’humidité vers l’extérieur (ou vers les autres couches), on parle souvent de ‘vêtement respirant’. En effet, afin de réguler notre température corporelle lors d’un effort par exemple, nous transpirons et nous brûlons notre excès de chaleur en transformant cette sueur en vapeur. Si ce phénomène est empêché ou l'humidité non évacuée, le vêtement va finir par s'imbiber de sueur et provoquer inconfort et sensation de froid lors des arrêts.

Sauf en condition extrême ou cette humidité doit être préservée (désert chaud), il n’est pas recommandé de porter du coton qui sèche lentement et absorbe l’humidité. Porter votre choix sur des vêtements en fibres synthétiques dits ‘respirant’ ou en laine Mérinos. Un vêtement respirant collé à même la peau vous apportera un confort supplémentaire dans l'effort par rapport au t-shirt ou chemise (pas de plis, de flottements…).

Un autre avantage de cette couche est son séchage rapide car, même avec des vêtements de qualité, vous aurez du mal à avoir un taux de transfert suffisant pour évacuer toute l’humidité en cas d’effort soutenu (surtout au niveau du sac à dos...).

 

La deuxième couche ou couche intermédiaire :

Son rôle premier est de vous isoler thermiquement afin de conserver la chaleur de votre corps. Elle doit également contribuer au transfert de l’humidité vers l’extérieur.

On retrouve principalement dans cette catégorie les polaires et les vêtements en duvet qui se déclinent en divers degrés d’isolation, les polaires synthétiques sont à épaisseur équivalente moins isolantes mais elles sèchent plus rapidement.

Le choix de cette couche est compliqué car dépendant des conditions extérieures, de l’intensité de l’effort, de l’altitude… c’est souvent celle qui fait le plus d’aller-retour dans le sac à dos. En dehors de l’hiver, une polaire légère (ou une micro-polaire) est bien souvent suffisante pendant l’effort. Une polaire plus épaisse pour le bivouac et les arrêts est souvent nécessaire. On peut cumuler les vêtements pour cette couche.

Rappelons que vous ne devez pas plus vous retrouver en situation d’excès de chaleur que de froid (notre température de fonctionnement optimale est entre 36 et 38°). Si vous êtes dans des conditions raisonnables de froid, préférez un vêtement haut qui présente moins de protection aux bras (ils sont moins soumis au froid et offrent plus de liberté dans le mouvement).

Attention au vent si vous portez la polaire en dernière couche car elle ne vous en protégera pas, vous risquez donc d’avoir froid sur les passages exposés (sommet, chemin sur arête…)

 

La troisième couche ou couche externe :

En contact direct avec l’extérieur, elle vous protège des éléments (pluie, vent, neige…). De nouveau cette couche doit être respirant pour permettre l’évacuation de l’humidité sous peine d’être trempé de transpiration : attention donc aux articles classiques de ville qui sont en général imperméables mais non respirants.

La Softshell : coupe-vent, déperlante, souple, respirante, elle présente parfois une doublure pour se protéger également du froid. Elle remplit souvent le rôle de deuxième et troisième couche. Un peu lourde en général, la déperlance est insuffisante face aux pluies un peu soutenue ou des conditions soumises à un certain engagement. Rappelons que le traitement de déperlance est à réactiver régulièrement.

 

La Hardshell : moins respirante que la Softshell, elle est coupe-vent et imperméable, voire totalement étanche. Elle n’offre pas de protection au froid, son rôle étant d’offrir un rempart aux conditions extérieures difficiles.

 

La protection des jambes :

Les jambes (et bras) étant quasiment toujours en mouvement, elles nécessitent moins de protection contre le froid. En général, on se contentera d’un pantalon respirant et déperlant. Pour les pluies plus soutenues, un surpantalon imper-respirant protégera davantage. Les pantalons lourds sont souvent inconfortables à l’usage et on leur préférera un sous-vêtement chaud et respirant pour lutter contre le froid.

 

Les extrémités :

Sources de déperdition de chaleur, elles doivent également être protégées. En conditions venteuses que l'on rencontre fréquemment en altitude, il faut penser à s’équiper de gants, capuche, bonnet…

 

Adapter le système :

Bien entendu, vous devrez adapter cette règle de base en fonction des conditions : la seconde couche est souvent inutile pendant l’effort s’il ne fait pas très froid.