Ecoresponsabilité : les différents labels du textile

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L’écoresponsabilité c’est déjà admettre que l’activité humaine génère des nuisances dans son propre environnement : pollution, fragilisation d’écosystèmes,  exploitation et inégalités sociales… C’est également mettre en œuvre ou adopter des actions, conditions ou comportements visant à limiter notre impact négatif sur l’environnement et à améliorer les conditions de travail en favorisant le développement économique. En cela, l’écoresponsabilité s’inscrit dans une démarche plus vaste qu’est le développement durable (Objectifs du développement durable).

Les labels :

C’est un peu la jungle il faut bien le reconnaître en terme d’écolabels : le site ecolabelindex en recense pas moins de 465 sur 199 pays ! Autant dire que tout le monde y va de sa contribution, pas vraiment de quoi aider le consommateur ni favoriser sa confiance.

Pourtant, petit à petit, dans le textile, s’imposent à notre esprit certaines références en la matière :

RecycléRecycléLogo créé à partir du ruban de Möbius. Il indique que le produit est recyclable ou constitué de matériaux recyclés. Il ne s’agit pas d’une certification, la proportion de matériaux recyclé contenu dans le produit est parfois indiqué.
Bluesign®Bluesign®Le système Bluesign® est une solution pour une production textile durable, écologique et sûre créé en 2000. C’est un label indépendant qui examine 5 points du processus de la production textile : la productivité des ressources, la sécurité du consommateur, la pollution de l’eau, les émissions atmosphériques, la gestion du risque lié à la manipulation des produits chimiques sur l’ensemble de la chaîne de production. Il s’agit d’une norme très complète et très exigeante qui s’impose de plus en plus. L’apposition du logo sur un article implique l’obtention d’une certification.
GOTSGOTSLe référentiel Global Organic Textile Standard (GOTS) est issu d’un regroupement international d’organismes de certification. Le référentiel couvre la transformation, la fabrication, l’emballage, l’étiquetage, la vente et la distribution de tous les textiles composés de 70 % de fibres naturelles biologiques certifiées. Des exigences clés environnementales, sociales et concernant la qualité technique et la toxicité humaine sont demandées. Deux niveaux de certification sont délivrés prévoyant un minimum de 70 % de fibres biologiques certifiées.
OEKO-TEX®OEKO-TEXT® 100Le STANDARD 100 d’OEKO-TEX® est un système mondial de tests et de certification indépendant pour les produits textiles. Il porte sur l’absence d’éléments chimiques toxiques ou nocifs pour notre santé et ce, tout au long de la chaîne de production. Les contrôles sont stricts et réguliers. OEKO-TEX® porte d’autres labels moins connus et le très discret système (pour le moment) DETOX TO ZERO qui est en interaction avec la campagne Detox de Greenpeace et sa déclinaison Outdoor que certains d’entre vous ont déjà reconnue sous l’appellation Detox Outdoor ou rapport LeavingTraces de 2016 …
ORGANIC 100Organic 100 Content StandardCertifie la présence dans le produit fini d’au moins 95% de matière organique. Il s’agit d’une norme volontaire dont l’évaluation est effectuée par un organisme accrédité et indépendant . La norme ne couvre pas la certification de la matière première elle-même et ne prend pas en compte les aspects environnementaux et sociétaux.
R.D.SRDSLa plume de canard se retrouve dans bon nombre d’articles isolants : sac de couchage, duvet, doudoune, etc. La certification Responsible Down Standard va vérifier que durant toute la chaîne d’approvisionnement, le bien-être de l’animal est respecté et que la traçabilité est parfaite. Pas de plumage à vif, de forçage d’alimentation, des conditions d’élevage décentes…
ORGANIC COTTONLa culture du coton est une des plus polluantes au monde : usage intensif de pesticides, usage de colorants à base de métaux lourds, consommation énorme d’eau, commerce très loin d’être équitable, etc.La production de coton organique, certifiée par des organismes indépendants permet donc de s’assurer que la culture de ce coton répond à des critères de respect de l’environnement tout en produisant un coton sain.Les fabricants utilisent souvent leur propre logo ou mention bien que les standards OEKO-TEX ou ORGANIC 100 par exemple couvrent cette appellation et sa certification. 
FAIR WEARFair WearLa FAIR WEAR FOUNDATION est une organisation à portée mondiale qui vise à établir des conditions de travail décentes dans le secteur de l’industrie textile. Les acteurs (fabricants, fournisseurs …) choisissent d’y adhérer, ce qui implique des contrôles réguliers de l’organisme. Elle promeut un code qui repose sur des valeurs sociales de l’entreprise, de ses sous-traitants et fournisseurs (pas de travail des enfants, salaires vitaux, sécurité, repos…).

Les PFCs :

Les perfluocarbures sont des composés d’atomes de carbone et de fluor. Très volatiles, persistants aussi bien dans la nature que dans le corps humain, ils sont impliqués dans nombre de problèmes : contribution à l’effet de serre, contamination environnementale, perturbateur endocrinien… Le rapport Greenpeace de début 2016 (LeavingTraces) a épinglé quelques grandes marques Outdoor pour leur recours aux PFCs dans certains de leurs produits. En effet, les PFCs sont parfois utilisés dans les membranes imperméables (cf. ci-dessous le PTFE) et apprêts déperlants DWR (Durable Water Repellent/traitement de déperlance durable) : textiles, sacs à dos, chaussures etc. Le programme Greenpeace Detox prône un mode sans toxique d’ici 2020, certaines marques se sont mises en ordre de marche mais l’échéance sera difficile à respecter, d’autres s’en moquent, d’autres jouent la carte du greenwhashing.

Les plus courants des PFC sont les PFOA et PFOS. Certains ont abandonné les PFOA et PFOS C8 pour des C6, chaîne carbonée plus courte (6 contre 8 atomes de carbone). Certes l’absence de C8 constitue un impératif immédiat mais malheureusement le C6 ne garantit pas la fin du problème. En effet, si l’équivalent C6 du PFOA est moins persistant que le PFOA C8, la C6 du PFOS est tout autant persistant voire s’accumule plus que la C8. Autre point négatif, si les C6 se dégraderont à terme en éléments moins dangereux que ceux issus de la dégradation de la chaîne C8, ils ne deviendront pas pour autant neutres.

Il existe des solutions de substitution mais certaines fonctionnent pour des matières et pas d’autres, peuvent fragiliser certains articles, etc… les recherches se poursuivent, elles ont un coût ce qui est toujours un frein surtout au regard d’un C8 toujours meilleur marché.

Pas simple donc, au fond si l’absence de PFOA est obligatoire, seule la mention PFC Free est (relativement) rassurante… enfin, jusqu’à aujourd’hui !

Le PTFE (Teflon®) :

Le polytétrafluoroéthylène (PTFE) est utilisé dans certaines membranes imperméables. Il s’avère que les PFCs (sous la forme PFOA) entrent en additif lors de la fabrication de certaines membranes. Seules les membranes de haute qualité possèdent les traitements nécessaires pour éviter la dispersion des PFOA. Il faut privilégier l’appellation PFC Free ou les matières certifiées bluesign® qui limitent strictement l’usage des PFCs.

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